BIOSENS
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  CHAPITRE 3
GÉNÉTIQUE
 
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DE LA CELLULE A L'ADN…

AU CŒUR DE LA CELLULE LE GÈNE.

La génétique cherche, notamment, à identifier les composants à l'origine de la vie animée. Cela ressemble étrangement à une histoire fort ancienne… Durant l'antiquité, quatre éléments avaient été identifiés comme source et principes de toute vie. Il s'agissait de l'eau, la terre, l'air et le feu. Substituez à ces quatre éléments la guanine, la cytosine, la thymine et l'adénine et vous voici plongés dans le monde de la génétique.
L'ordre et le nombre de ces quatre éléments chimiques forment un gène. Les gènes se suivent les uns les autres et forment, avec d'autres éléments, une architecture que l'on appelle l'ADN : une double hélice qui tourne sur elle-même. La structure de l'ADN forme un chromosome. Les chromosomes se regroupent dans le noyau de la cellule. Notre Corps est composé de 10 000 milliards de cellules assemblées en tissus et en organes.

Cellules…
Chaque jour des milliards de cellules se reproduisent et meurent. Cette reproduction cellulaire est un dédoublement parfait : la cellule mère se divise et donne naissance à deux cellules filles identiques. Chacune d'entre elles détient le même patrimoine génétique.

Chromosomes…
L'être humain possède un nombre relativement élevé de chromosomes : 46, dont 44 présents chez l'homme et la femme, et 2 chromosomes sexuels désignés par XX chez la femme et XY chez l'homme.
Nous possédons les chromosomes en doubles : l'un de notre mère, l'autre de notre père.
Les gènes sont répartis sur 46 chromosomes associés en paires.

La trisomie 21 ou mongolisme est dû à l'existence d'un chromosome surnuméraire. La carte des chromosomes (le caryotype) d'un enfant trisomique révèle que le chromosome n° 21 est représenté par trois exemplaires au lieu de deux d'où le terme de trisomie 21.

4 lettres ( A T C G ) qui composent le plus extraordinaire alphabet: celui qui régie la diversité du vivant.
En effet tous les ADN du monde animal et végétal sont composés avec ces quatre lettres.
Un gène c'est quoi?
L'ordre et le nombre de ces quatre lettres forment un gène.
Chaque gène possède ses caractéristiques et transmet des informations bien spécifiques.

Sources :
- Bryan Sykes. Les Sept filles d'Eve. Génétique et histoire de nos origines. Edition Albin Michel.
- Tout connaître sur les sciences et les découvertes. Edition Circonflexe.
- Biologie. Terminale D. Bordas.
- Claude-Louis Gallien. Biologie cellulaire. Edition PUF.

 

 
   
   
   
   
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GÉNÉTIQUE.

En 1990 est lancé le projet Génome Humain, dont le but est d'identifier tous les gènes de l'ADN humain. Avec ce déchiffrage de nouveaux traitements médicaux sont envisagés pour soigner des pathologies telles que le cancer. La prévention est aussi attendue avec le dépistage des anomalies génétiques susceptibles d'être responsables de maladies. Déjà des médicaments sont produits à partir d'ADN animal recombiné.
La génétique humaine est surtout une génétique médicale. En effet, de nombreuses maladies sont héréditaires. Dans le cas de la mucoviscidose, très connue des Européens, les parents sont porteurs d'une copie du gène mutant sans pour autant présenter les symptômes de la maladie.
En examinant l'arbre généalogique des descendants de la reine Victoria nous avons un exemple très classique de la transmission héréditaire d'une maladie. L'un des fils de la reine Victoria, était hémophile de par sa mère. Pour un hémophile, la moindre blessure entraîne une hémorragie prolongée qui peut conduire à la mort. Le caractère hémophile s'est transmis à différentes familles royales d'Europe, mais le patrimoine génétique de la famille régnant actuellement en Grande-Bretagne ne le possède pas : cette branche est en effet issu d'Edouard VII, fils de la reine Victoria, qui lui n'était pas hémophile.

Avec les progrès et les espoirs qu'engendrent la génétique, deux types de dérives se profilent à l'horizon. La première consiste à résumer l'être humain aux séquences de ses gènes. Une idée fort répandue parmi les scientifiques est que les gènes d'un individu lui confèrent un certain potentiel. Celui-ci est modulable par les stimulations ou les absences de stimulation de l'environnement.
La seconde est la dérive marchande du génétique. Les sociétés de biotechnologies brevettent des tests génétiques, aux marchés très prometteurs. Ainsi, l'institut Pasteur a contesté le droit d'exclusivité d'une société américaine de pratiquer le test génétique du dépistage du cancer du sein. En effet, une femme souhaitant effectuer ce test doit envoyer ses prélèvements aux Etats-Unis… D'autre part, les plantes traditionnelles et leur usage médicinal ancestral sont quelquefois mis en danger. Il suffit qu'une société brevette leur séquence génétique pour que l'exploitation exclusive de cette plante leur soit garantie. Ces dernières années, deux scientifiques américains ont breveté le safran, épice indienne permettant de soigner les blessures et les ulcères. Le gouvernement indien a poursuivi en justice les deux scientifiques…

Références :
Le train du Génome, exposition itinérante sous le haut patronage des ministères de l'Education Nationale, de la Recherche et de la Santé.
- Tout connaître sur les sciences et les découvertes. Edition Circonflexe.
- Biologie. Terminale D. Bordas.
- Claude-Louis Gallien. Biologie cellulaire. Edition PUF.

 
 
   
   
 
   
EUGÈNISME.

L'eugénisme, fondé par F. Galton (1822-1911), a pour but d'améliorer la reproduction et la descendance de l'homme. La tentation était grande d'établir, alors, une hiérarchisation au sein de l'humanité. Galton n'échappa pas à ce piège… Il classa les hommes en " désirable ", " passables " et " indésirables " et préconisa une sélection. Ces thèses pseudo-scientifiques furent à l'origine de campagnes de stérilisation des malades mentaux menées dans certains pays. Le régime nazi s'en accapara pour appuyer ses campagnes d'extermination de certains groupes ethniques. Toutes ces conséquences ont contribué à discréditer le terme d'eugénisme.

Mais l'eugénisme possède -fort heureusement- sa part de lumière.
La consultation génétique qui apporte l'information aux parents et respecte leur choix, le conseil génétique des couples qui demandent l'avis du corps médical dans le cas d'antécédents familiaux par exemple, sont des composantes de l'eugénisme. Ces examens médicaux offrent de grands espoirs mais sont aussi sources d'inquiétudes.

" Détecter de nombreuses malformations et maladies du fœtus dans le ventre de la mère est aujourd'hui possible. On sait déjà, au cours de la grossesse, détecter le mongolisme et diverses anomalies chromosomiques; on sait aussi dépister des maladies métaboliques dont la dernière en date, l'hémophilie, ou encore des malformations du crâne, des membres... Demain on pourra connaître avec encore plus de détails les caractéristiques de l'homme à naître, et ses éventuelles déviations par rapport aux normes. Demain on saura peut-être aussi faire de la chirurgie génétique pour corriger certains défauts " in utero ". Déjà un Américain a effectué la première greffe de gènes chez l'homme et, en Australie, des fœtus de singe ont subi un acte chirurgical avant le terme de la gestation. Ce genre de recherches et de découvertes dépassent de loin la simple technologie. Le diagnostic et la chirurgie prénatale constituent des faits de société : les progrès des techniques vont nous pousser, qu'on le veuille ou non, à déterminer qui aura le droit de vivre, qui devra mourir avant même la naissance parfois à partir d'une seule goutte de son sang, qui ne devra pas engendrer, avec l'arrière-pensée vertigineuse de la recherche de l'enfant parfait. Conseil génétique, eugénisme, avortement " thérapeutique", manipulations génétiques, droit au handicap, ce sont des mots qui font peur socialement, économiquement ou moralement. Des mots aussi qui ne font sans doute pas encore assez réfléchir."
La biologie est aujourd'hui à un tournant et pose bien des interrogations qui dépassent de très loin l'enceinte strictement scientifique...L'homme décide, l'homme manipule; l'homme subit, l'homme réfléchit sur le devenir de sa descendance et de sa propre espèce. C'est sans doute la première fois dans- l'humanité, ou peut-être la deuxième si la contraception est considérée comme le premier événement, que la Biologie porte autant d'espoirs et d'interrogations. "
" Diagnostic pour le fœtus; au-delà de la biologie, il s'agit d'un problème de société". Sciences et Avenir", mars -1981.

CHRONOLOGIE

1982
Le premier bébé éprouvette français, Amandine, naît.

1991
Un test de dépistage de maladie génétique est effectué sur un embryon de trois jours.

1993
Face au projet de dépistage de masse de la trisomie 21, le comité éthique français dit " non " le jugeant " inacceptable " et relevant de " mesures autoritaires et contraires à toutes éthique ".

1995
Le premier clonage d'embryon humain est réalisé…Ces expériences furent condamnées par toute la communauté scientifique et le chercheur américain, Marc Hughes congédié.

1997
" Dolly " est le premier clone réalisé à partir d'une cellule 'adulte' d'une brebis.

2001
Le docteur italien Antinori relance la polémique sur le clonage humain en présentant son projet à la NAS, la prestigieuse Académie nationale des sciences de Washington.

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LE CLONAGE ET LES BIOTHÉRAPIES

LEXIQUE
CELLULE SOUCHES
Ces cellules peuvent se multiplier à l'infini et se différencier en n'importe quel autre type de cellule, pour former des tissus et des organes qu'il sera possible, en théorie, d'implanter.

CLONAGE THERAPEUTHIQUE
A la différence du clonage reproductif, cette technique ne vise pas à créer un individu, mais seulement à disposer de cellules souches aptes à être greffées. Les premières étapes du processus sont identiques à celles du clonage reproductif, c'est-à-dire qu'elles nécessitent la modification d'un embryon. Mais celui-ci n'est pas réimplanté.

On distingue trois protocoles pour intervenir sur les gènes :
1, x vivo : les cellules malades sont extraites de l'organisme et placées en culture. On les guérit en modifiant leurs gènes, puis on les replace dans leur tissu ou leur fluide d'origine.
2, in situ : l'ADN-médicament est placé directement dans les cellules pathogènes.
3, in vivo : le gène de remplacement est injecté dans le sang, avec des instructions de ciblage pour atteindre la région malade.

 
   
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